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Alain Dubuc, austérité et néolibéralisme…

8 décembre 2015

  • Eve-Lyne Couturier

La semaine dernière, Alain Dubuc s’en est pris à l’IRIS pour sa « réappropriation culturelle » du terme « austérité ». Il nous reproche d’essayer de faire croire que le Québec, c’est la Grèce. Il en profite ensuite pour nous accuser de parler de néolibéralisme alors que les dépenses de l’État quant au PIB augmentent, ce qui serait antinomique.

Remettons les pendules à l’heure. D’abord, non, le Québec n’est pas la Grèce. La situation économique est moins catastrophique ici et les mesures imposées à la population y sont moins drastiques. Toutefois, la logique est la même : il y a eu crise économique, faible reprise, puis insistance sur la réduction du déficit et de la dette à tout prix, présentée comme moyen le plus efficace de retourner à une croissance. En Grèce, ce fut un échec. Les sacrifices que l’on demandait à la population dépassait, et de loin, leur capacité à les faire. Au Québec, on n’en est pas là. N’empêche, contrairement à M. Dubuc, nous osons poser la question : est-ce la bonne stratégie à court, moyen ou long terme? Arrivera-t-on à avoir une société plus riche et plus juste grâce à cette méthode? Nous croyons que non, et ce n’est pas ce qui se passe présentement.

Mais nous allons plus loin encore en parlant de néolibéralisme. Cela fait dire à M. Dubuc que nous ne serions qu’un « véhicule d’expression des positions de gauche ». Il est vrai que nous sommes un institut progressiste et nous ne nous en excusons pas. Alors que d’autres instituts cachent peut-être leur vision du monde et essaient de convaincre de leur neutralité par l’utilisation de chiffres plus gros que nature, nous le disons clairement : la justice sociale est importante et, pour y arriver, il faut des mécanismes politiques et économiques qui assurent l’égalité des chances. C’est en ayant cette perspective en tête que nous avons fait de nombreuses recherches sur les politiques publiques et la gouvernance. Et comme le note lui-même M. Dubuc, les économies qu’on nous promet ne sont pas au rendez-vous. Il ajoute même que les compressions vont au-delà « [des] exigences d’une gestion rigoureuse et serrée ». Si les réformes ne sont pas nécessaires et ne mènent pas à des économies, à quoi servent-elles? Se pourrait-il qu’elles mènent à une réforme de l’État? Et que celle-ci soit… néolibérale? N’en déplaise à M. Dubuc, le néolibéralisme, ce n’est pas la destruction de l’État, mais bien sa transformation et son arrimage au marché. Et avec les décisions du gouvernement en place, il semble bien que ce soit la direction que l’on est en train de prendre.

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